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Une étude prouve que les femmes atteintes d’un cancer du sein hormono-dépendant peuvent avoir un bébé sans risque supplémentaire

Les résultats de l’étude POSITIVE, également appelée BIG Time for Baby, ont été présentés lors du San Antonio Breast Cancer Symposium 2022: il est possible d’interrompre un traitement endocrinien pour débuter une grossesse sans risque de récidive à court terme.

Une étude prouve que les femmes atteintes d’un cancer du sein hormono-dépendant peuvent avoir un bébé sans risque supplémentaire

Les résultats de l’étude POSITIVE, également appelée BIG Time for Baby, ont été présentés lors du San Antonio Breast Cancer Symposium 2022: il est possible d’interrompre un traitement endocrinien pour débuter une grossesse sans risque de récidive à court terme.

L’étude est financée et menée par l’International Breast Cancer Study Group (IBCSG), une division de l’ETOP-IBCSG Partners Foundation, située à Berne, et par l’Alliance for Clinical Trials in Oncology en Amérique du Nord, en collaboration avec le Breast International Group (BIG). Le Groupe Suisse de Recherche Clinique sur le Cancer (SAKK) et son réseau ont apporté un soutien significatif à cette étude. En Suisse, 40 patientes et 11 hôpitaux du réseau du SAKK ont participé à cette étude clinique mondiale sur le cancer.


Avec une moyenne de plus de 6200 nouveaux cas par an, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes en Suisse. Il représente à peine moins d’un tiers de l’ensemble des nouveaux cas de cancer touchant les femmes. Le risque de développer un cancer du sein au cours d’une vie est de 11,6%. Le cancer du sein est responsable d’environ 1400 décès par an. Pour une femme, le risque de décéder d’un cancer du sein est de 2,4%.[1]

Chez environ 20% des femmes atteintes de cancer du sein, le diagnostic est posé alors qu’elles sont en âge de procréer et pour nombre d’entre elles, la fertilité et la grossesse sont des préoccupations prioritaires. Les résultats de l’étude POSITIVE, également appelée BIG Time for Baby, ont été présentés lors du San Antonio Breast Cancer Symposium 2022. Ils montrent que les jeunes femmes qui ont marqué une pause dans leur traitement endocrinien pour tenter de concevoir ont pu le faire dans de bonnes conditions de sécurité. Le taux de récidive du cancer du sein a été similaire à celui observé chez les femmes qui n’ont pas interrompu leur traitement, et la plupart d’entre elles ont pu mettre au monde un bébé en bonne santé.

 

Le cancer du sein chez la femme jeune

La plupart des jeunes femmes atteintes de cancer du sein de stade précoce présentent une maladie hormono-sensible, dite positive pour les récepteurs des œstrogènes (ER+), ce qui signifie que les cellules cancéreuses sont nourries par leurs propres hormones. Ces femmes reçoivent donc un traitement endocrinien afin de bloquer la production d’hormones naturelles, ce qui réduit le risque de récidive du cancer. Le traitement endocrinien peut être prescrit pour une durée de 5 à 10 ans et affecte les ovaires, empêchant la conception pendant le traitement. 

 


 

 


 

L’étude POSITIVE, une étude mondiale à participation suisse

De décembre 2014 à décembre 2019, 518 femmes âgées au maximum de 42 ans souhaitant débuter une grossesse ont participé à cette étude et accepté d’interrompre leur traitement endocrinien pendant environ deux ans afin d’essayer de réaliser ce projet. Avant d’interrompre leur traitement, ces femmes avaient suivi un traitement endocrinien adjuvant pendant 18 à 30 mois. L’étude est financée et menée à l’échelle mondiale par l’International Breast Cancer Study Group (IBCSG), une division de l’ETOP IBCSG Partners Foundation, située à Berne, et par l’Alliance for Clinical Trials in Oncology en Amérique du Nord, en collaboration avec le Breast International Group (BIG). Des patientes de 116 hôpitaux situés dans 20 pays et sur 4 continents ont participé à l’étude. En Suisse, 40 patientes ont participé dans 11 hôpitaux du réseau du Groupe Suisse de Recherche Clinique sur le Cancer (SAKK).

«Nous remercions le SAKK de son soutien inconditionnel et durable pour le recrutement des patientes, par le biais de son réseau en Suisse. Ce n’est que grâce aux efforts de plusieurs groupes de recherche collaborative, tels que le SAKK, que nous disposons de résultats solides inédits en vue de répondre à cet important besoin médical non satisfait centré sur les patients. En fait, notre mot d’ordre est ‘un pour tous et tous pour un’!»

Monica Ruggeri, Directrice du Programme pour les jeunes patients de l’ETOP IBCSG Partners Foundation et coordinatrice de l’étude POSITIVE

 

«Pour nous, réseau indépendant de recherche clinique sur le cancer, il est capital de pouvoir contribuer, grâce à nos recherches, à l’amélioration de la qualité de vie des patients atteints de cancers. De même, nous estimons que la collaboration est cruciale pour trouver des réponses aux questions pressantes de la recherche sur le cancer. Les études telles que l’étude POSITIVE ne peuvent avoir lieu que parce que de nombreuses personnes travaillent de concert et partagent des idées et des ressources en vue d’améliorer véritablement la vie des personnes atteintes de cancer du sein

Pr Miklos Pless, Président du SAKK

 

Des résultats initiaux encourageants

À ce jour, les chercheurs de cette étude ont découvert que le pourcentage de femmes qui ont vu leur cancer récidiver (8,9%) est comparable au pourcentage observé dans d’autres études (9,2%).

De plus, les taux de conception et de naissance correspondant aux 365 bébés mis au monde par les femmes ayant participé à l’étude ont été similaires ou supérieurs à ceux de la population générale. L’étude est donc une indication encourageante pour les jeunes femmes chez qui on a diagnostiqué un cancer du sein et qui souhaitent avoir des enfants. Toutefois, de telles décisions doivent être prises en étroite concertation avec les professionnels de la santé, car la situation de chaque femme est unique. Les chercheurs continueront à surveiller les femmes qui participent à l’étude afin d’évaluer le risque de récidive du cancer du sein au fil du temps et de veiller à ce que ces femmes terminent leur traitement endocrinien après la pause programmée. Les résultats actuels sont très encourageants, mais le cancer ER+ pouvant récidiver de nombreuses années après le diagnostic initial, un suivi à long terme est essentiel.

La Professeure Olivia Pagani, Présidente de l’étude internationale POSITIVE de l’IBCSG et membre du SAKK a déclaré: «Les premiers résultats de l’étude POSITIVE confirment que la grossesse peut être un objectif réaliste pour les femmes souffrant d’un cancer du sein œstrogéno-dépendant et brisent définitivement le tabou selon lequel avoir un bébé peut augmenter le risque de récidive du cancer. Le projet familial, qui avait été brusquement interrompu par la maladie, peut reprendre en toute sécurité. Je suis extrêmement heureuse d’être en mesure, grâce à cette étude, de diffuser un message positif et de répondre à une préoccupation majeure des femmes atteintes de cancer qui se posent la question suivante: «Puis-je fonder une famille?».

 


[1] Le cancer en Suisse, rapport 2021. https://www.onec.ch/assets/files/publications/Krebsbericht2021/1178-2100-fr.pdf            

 


À propos du Groupe Suisse de Recherche Clinique sur le Cancer (SAKK)

Le Groupe Suisse de Recherche Clinique sur le Cancer (SAKK) est une organisation à but non lucratif qui mène des études cliniques en oncologie axées sur les patients depuis 1965. Les membres du SAKK sont les principaux centres d’oncologie clinique des hôpitaux cantonaux et privés ou des hôpitaux universitaires. Ils travaillent avec d’autres hôpitaux et médecins et forment, ensemble, le réseau du SAKK. Le Centre de compétences du SAKK à Berne aide les médecins chercheurs à mettre au point et à mener des études multicentriques et pluridisciplinaires indépendantes de l’industrie pharmaceutique.


À propos de l’International Breast Cancer Study Group (IBCSG)

Division de l’ETOP IBCSG Partners Foundation, l’IBCSG est l’un des groupes leaders de la recherche sur le cancer du sein au niveau mondial. L’IBCSG fait figure de pionnier dans les domaines de l’association de l’hormonothérapie et de la chimiothérapie, du calendrier et de la durée des traitements adjuvants et de la qualité de vie des patientes atteintes de cancer du sein. La dernière génération d’études cliniques en contexte adjuvant porte sur des traitements personnalisés pour des sous-groupes de patients, car nous étendons également nos recherches au traitement néoadjuvant, à la chimiothérapie et à l’immunothérapie pour les cancers avancés. Outre les études cliniques, l’ETOP IBCSG Partners Foundation met en œuvre de vastes programmes de recherche translationnelle, réalise des études à partir de bases de données, sur la qualité de vie et les méthodologies statistiques. L’International Breast Cancer Study Group se consacre à la recherche clinique innovante en vue d’améliorer le pronostic des femmes atteintes de cancer du sein. Des patientes et des chercheurs des six continents coopèrent en participant à de vastes études cliniques menées auprès de populations souffrant de cancer du sein. www.etop.ibcsg.org 


Financement

Cette étude est financée à l’échelle mondiale par l’IBCSG; la Frontier Science & Technology Research Foundation Southern Europe; BIG against breast cancer et le Fonds Baillet Latour; Pink Ribbon Switzerland; la Ligue suisse contre le cancer; la San Salvatore Foundation; Rising Tide Foundation for Clinical Research; le Groupe Suisse de Recherche Clinique sur le Cancer; la Fondation pour la recherche clinique sur le cancer de Suisse orientale; Gateway for Cancer Research; la Breast Cancer Research Foundation; Roche Diagnostics International Ltd; la Fondation Recherche suisse contre le cancer; Piajoh Fondazione di Famiglia; Gruppo Giovani Pazienti «Anna dai Capelli Corti»; Verein Bärgüf; Schweizer Frauenlauf; C&A; la Dutch Cancer Society; la Norwegian Breast Cancer Society; Pink Ribbon Norway; ELGC K.K. Japan; Pink Ring Japan; la Korea Breast Cancer Foundation; Yong Seop Lee et d’autres donateurs privés. En Amérique du Nord, le financement a été fourni par le National Cancer Institute; la Société canadienne du cancer; la Fondation canadienne pour l’innovation; RETHINK Breast Cancer; et la Gilson Family Foundation.


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